Lors d'un atelier de philosophie avec une classe de 3ème au collège ELBILIA, j'ai choisi d'utiliser un support inducteur, un album jeunesse "Un jour, j'ai eu une idée" écrit par Kobi Yamada et illustré par Mae Besom.
J'utilise les albums jeunesse car ils sont un excellent moyen de traiter d'un thème philosophique et ils facilitent la compréhension de concepts philosophiques complexes.
L'illustration de l'album permet de développer l'imaginaire des participants ce qui favorise la créativité et la réflexion.
Enfin, ils permettent aux participants de s'identifier aux personnages et peuvent stimuler l'émotion, la curiosité et l'empathie, ce qui peut favoriser l'engagement et l'intérêt des participants dans l'atelier de philosophie.
Cet album raconte l'histoire d'un personnage qui a eu une idée et qui crée quelque chose d'extraordinaire en développant son idée qui prend de plus en plus de place dans sa vie et ce malgré la traversée de différentes émotions et la peur de la réaction des gens, jusqu'à changer le monde.
Avec les participants, nous avons analysé les illustrations puis le texte pour comprendre ce que l'auteur et la dessinatrice ont voulu nous transmettre. Cette approche permet de s'imprégner de l'histoire et nous interroger sur le choix fait par l'illustratrice.
1- Le jeu de couleur
L'album utilise principalement des nuances de noir et blanc pour créer un effet de contraste et de profondeur.
Les couleurs sont utilisées de manière subtile pour mettre en valeur certains éléments, comme l'idée elle-même qui est représentée sous forme d'œuf jaune.
Les couleurs se propagent au fil de l'album avec le développement de l'idée et l'acceptation de l'enfant de l'idée. A la fin, l'album qui était en noir et blanc devient en couleur
2- Les illustrations
L'idée, un petit œuf jaune avec une couronne grandit et prend de plus en plus de place sur la page
Le personnage en noir et blanc au début devient en couleur et n'est plus dépressif, il est souriant. Il porte alors la couronne de l'idée qui a ''disparu'' dans le village en couleur
Sur plusieurs pages, il y a la présence d'une horloge. On peut interpréter que le personnage doit passer par ces étapes de rejet de l'idée pour la concrétiser, ce qui nécessite du temps
Les branchements d'arbres passent du noir et blanc à la couleur
3- Interprétation et questionnements philosophiques
L'enfant a sû nourrir et de développer une idée, même si on a peur de la réaction des gens
La peur de la réaction des autres peut stopper la concrétisation d'une idée.
Certaines critiques positives peuvent aussi aider au développement de l'idée
Est-ce que c'est l'idée qui a choisi l'enfant ou l'enfant qui a choisi l'idée?
Une bonne idée peut avoir un impact positif sur tout le monde
Une bonne idée peut-être néfaste. Elle peut être bonne pour son inventeur mais pas pour les autres. Un exemple : l'inventeur du téléphone a crée une addiction mais interdit son utilisation à ses propres enfants. C'est une bonne idée pour lui mais pas pour les autres.
Doit-on ne pas développer une idée car celle-ci pourrait être utilisé à mauvais escient dans le futur?
Doit-on prendre en considération les conséquences potentielles de nos idées avant de les développer?
Est-ce que la mauvaise utilisation de l'idée est de la responsabilité de l'inventeur? ou c'est celle de l'utilisateur?
Et toi, si tu as une idée, qu'en feras-tu?
As-tu déjà eu une idée que tu as développé?
La réussite d'une idée tient à la discipline et au fait de répéter pour concrétiser une idée. La discipline est plus importante que la motivation.
Peut-on ne pas développer une idée innovatrice? risquons-nous de rester au banc de la société, si l'on innove pas? comme l'illustre le film the Artist.
Le film "The Artist" est un film muet en noir et blanc sorti en 2011 et réalisé par Michel Hazanavicius. L'histoire se déroule à Hollywood en 1927 et suit le parcours de George Valentin, une star du cinéma muet, dont la carrière est menacée par l'arrivée du cinéma parlant. Alors que George refuse de se plier à cette nouvelle technologie, Peppy Miller, une jeune actrice qui débute, embrasse la nouvelle ère du cinéma parlant et connaît rapidement le succès.
Le film a été acclamé par la critique et a remporté cinq Oscars en 2012, dont celui du Meilleur Film, du Meilleur Réalisateur et du Meilleur Acteur pour Jean Dujardin.